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Mathilda Di Matteo, La bonne mère, édition Iconoclaste, 2025.

Ce premier roman à la couverture chatoyante a un succès inattendu qui a fait l’objet de plusieurs rééditions. A juste titre.

L’histoire est simple au démarrage : une fille marseillaise tente de faire sa vie à Paris pendant que sa mère, cliché de la cagole (entendez femme habillée doré et léopard au langage libre) qui vit à Marseille.

Pour moi la cagole, c’est la féminité exacerbée et qui sort des cases. Une féminité débordante avec des emprunts aux codes de la masculinité: une façon brutale, voire violente, de s’exprimer. Absolument aucun besoin de s’excuser de prendre de la place dans l’espace public.

citation de Mathilda di Matteo, l’autrice de La bonne mère

Un chapitre, c’est Clara qui raconte : sa thèse, son amoureux Raphaël, issu d’une famille aisée catholique dont il freine le moment de leur présenter Clara, sa difficulté à cacher en quelque sorte ses origines. Ses études brillantes, ses doutes et son mal-être aussi (ses bleus sur les cuisses qu’elle s’inflige).

L’autre chapitre, c’est Véro, la mère, qui raconte. Avec sa façon truculente de s’exprimer, mais aussi son acuité sur tout ce qui concerne sa fille, surnommée affectueusement « ma nine », qu’elle connaît sur le bout des doigts. Elle verra le futur naufrage de sa fille bien avant que cela n’arrive. Il faut toujours écouter sa mère.

Comment venir en aide à sa fille quand 800 kms et 8h de route les séparent ? Les pressentiments de la mère vis-à-vis du « girafon » (le surnom donné au compagnon de Clara car il a un long cou, on découvrira aussi qu’il louche) sont fondés hélas.
Le livre est drôle, attachant mais fait réfléchir. elles évoluent dans une certaine misère affective. Et la violence est là, bien réelle, du côté de la fille comme du côté de la mère, qu’elles subissent toutes les deux à différents nivaux et dont elles s’affranchiront finalement.

Ayant moi-même une fille partie vivre dans le sud, loin de nous, j’ai aimé lire les deux points de vue concernant cet éloignement. Bon à la fin, Clara revient au pays, donc je ne désespère pas que ma nine à moi revienne aussi un jour…

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