Pour cet atelier d’écriture de reprise après les congés de noël, je suis partie d’un article de presse :
1/Le bain de mer à Dinard.
J’ai d’abord voulu illustrer cette « folie » par le texte de Elisée Reclus, page 88, de La source :
« La cérémonie du bain peut nous sembler singulièrement redoutable. Il faut nous déshabiller à la hâte, derrière un tronc pour être à l’abri du vent qui siffle ; il faut tâcher d’oublier le froid en nous étourdissant par la rapidité des gestes ; mais en vain, l’air nous saisit et nous rappelle à la dure réalité. […] Pour ma part, je ne cesse de me débattre contre l’étreinte glaciale de l’eau dans laquelle je suis plongé : je nage en désespéré […] puis satisfait d’avoir accompli mon devoir, je me précipite vers la berge, que j’escalade à la hâte, j’essuie mon corps rougi par le froid, et je me glisse rapidement dans mes habits encore chauds. A mon agitation inquiète succède la tranquillité de l’âme : au prix d’une souffrance de quelques instants, je suis devenu plus fort, plus dispos, plus heureux… »
Cap ou pas cap ? A vous de lister les activités incroyables ou prosaïques, pas forcément des exploits sportifs, où vous direz si vous êtes cap ou pas cap !
Sauter à l’élastique, pas cap,
vider pour la première fois le lave-vaisselle, cap;
manger des insectes desséchés, cap !
2/Les enveloppes rouges chinoises
Au changement d’année, depuis le IIIème siècle, les Chinois s’échangent des « enveloppes rouges » qui contiennent des billets. À l’origine de cette pratique, une légende selon laquelle des parents terrorisés de voir des démons rendre leurs enfants malades auraient réussi à effrayer les mauvais esprits en plaçant des pièces de monnaie dans du papier rouge sous les oreillers des bambins. Cette année, c’est l’année du Lapin. A la veille de la nouvelle année, l’enfant a mis dans l’enveloppe toutes ses interrogations : commencez le texte par : « Papa, maman, tu crois que… »
3/Les grains de raisin espagnols
Depuis 1909, dans toutes les bonnes maisons, espagnoles, on fait provision de raisin pour la Saint-Sylvestre (la nochevieja). Lorsque les carillons frappent les douze coups de minuit (las campanadas, retransmises à la télévision), chacun doit avaler, à chaque tintement, un grain de raisin. Beaucoup d’Espagnols préfèrent céder à ce rituel sur une place publique plutôt qu’à la maison – le plus grand rassemblement a lieu sur la Puerta del Sol à Madrid. Ce n’est pas aussi facile qu’il y paraît, or ceux qui n’y parviennent pas, par exemple parce qu’ils se sont étouffés à un moment, s’exposent à la malchance au cours de l’année.
L’affaire est suffisamment prise au sérieux pour que certains s’entraînent un peu avant. La tradition remonte à 1909, quand des vignerons d’Alicante eurent cette idée pour écouler le surplus de leur production. Evidemment les urgences se remplissent peu de temps après. Le crime parfait ?
Ecrivez 6 vœux à souhaiter à votre voisin/ine de gauche puis à votre voisin/ine de droite ! Attention les clichés risquent d’exploser: réfléchissez à des vœux hypocrites, ou vachards, ou autres.
4/Les sous-vêtements rouges italiens
Soutiens-gorges, slips, culottes, boxers, strings, brassières : ils doivent tous être rouges pour la dernière nuit de l’année. Cela apportera l’amour et la chance pour celle qui commence.
Voilà qui explique pourquoi les magasins regorgent d’articles écarlates en fin d’année, de l’autre côté des Alpes. Mais attention : il convient, à un moment donné dans cette nuit inaugurale, de les ôter en bonne compagnie, car sinon, prévient le proverbe, «Chi non fa l’amore a capodanno, non fa l’amore tutto l’anno»: «celui (ou celle) qui ne fait pas l’amour le jour de l’An ne le fera pas de toute l’année». Pour bien respecter la tradition, il convient en outre de jeter les sous-vêtements en question au petit matin. C’est du moins l’usage pour les plus coquins des Italiens.
Les réveillons plus familiaux mettent l’accent sur un plat de lentilles agrémenté d’une saucisse, le cotechino. Les lentilles symbolisent des pièces de monnaie et plus on en mange, plus le nouveau millésime sera prospère. L’usage remonte à l’Antiquité.
Débutants : Zut ! J’ai oublié ma culotte rouge ! Parce que…. Trouvez des raisons saugrenues à cet oubli fâcheux:
Confirmés: Cette nuit du réveillon, mon grand-père Ernesto a vraiment vu la nuit en rouge ! Racontez la suite.
5/Les feux d’artifice allemands
S’il y a bien une nuit où les Allemands se lâchent, c’est celle de «Sylvester». Après la diffusion d’un programme anglophone, Dinner for Two, une capture de pièce de théâtre de 1963 qui est devenue culte (et le programme le plus rediffusé au monde), l’ambiance est déjà surchauffée à minuit. C’est l’heure de dégainer les pétards et artifices achetés par dizaines – ils sont en vente libre. Dans les grandes villes, les mises à feu sont si nombreuses qu’elles créent d’énormes nuages de fumée. Malheureusement, chaque année, la soirée finit aux urgences pour des dizaines de fêtards maladroits ou éméchés qui se sont brûlés. À l’origine de tout ce vacarme, une tradition moyen-âgeuse qui consistait à faire du bruit pour chasser les mauvais esprits.
Retrouvez les moments de feux d’artifice du 14 juillet par exemple et des exclamations : oh la belle rouge! oh! la belle bleue! Dédicacez-les comme Arthur Rimbaud « A noir, E blanc, I rouge, U vert… »
La belle rouge pour….
la belle bleue pour…. etc.
Et plein d’autres jeux encore !